Édifié dans les années 1970, l’ancien siège d’ERDF à Billère témoigne de cette période où le brutalisme s’exprime dans sa forme la plus rationnelle : celle des architectures de service, modestes mais puissantes, pensées pour durer. Son ossature en béton armé, ses façades rythmées par des bandeaux horizontaux, ses pleins et vides répétitifs affirment une esthétique structurelle sans artifice, où la matière brute devient langage.
Il s’étend sur environ 5 000 m² répartis sur six étages, au cœur d’un parc arboré d’environ 2 500 m².
Longtemps symbole d’une modernité administrative et technique, le bâtiment amorce aujourd’hui une seconde vie. Porté par Pau Béarn Habitat, le projet, mené par l’agence Flint, transforme cette architecture de travail en 34 logements contemporains, tout en préservant sa trame constructive et son identité brutaliste.
L’intervention repose sur une approche respectueuse : réemploi partiel des matériaux, isolation par l’extérieur, ouverture maîtrisée des façades, et valorisation du béton existant. Le bâtiment conserve ainsi son allure monolithique et sa rigueur d’origine, tout en répondant aux exigences actuelles de confort et de performance énergétique.
Cette réhabilitation redonne sens à une architecture souvent mal comprise : celle d’un brutalisme utilitaire, ancré dans le réel, sobre et lisible, où la beauté naît de la logique constructive. À Billère, le béton retrouve ici sa place — non comme vestige d’un passé industriel, mais comme matière vivante d’un renouveau urbain.
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