Le bâtiment des Ateliers Courrèges, situé route de Morlaàs à Pau, est un exemple emblématique d’architecture industrielle moderniste des années 1970. Il a été conçu en 1972 par deux architectes palois, Jean-Michel Lamaison et Éric Larribau, à la demande du célèbre couturier André Courrèges, lui-même originaire de la ville.
L’architecture du lieu est fortement marquée par l’esthétique minimaliste et futuriste qui caractérisait l’univers de Courrèges dans la mode. La couleur blanche domine l’ensemble du bâtiment, faisant écho à l’une des signatures visuelles les plus fortes de la maison de couture. Ce blanc pur, presque clinique, accentue les lignes géométriques nettes et les volumes simples du bâtiment.
L’édifice s’étend sur environ 1 900 m². Sa conception repose sur une logique modulaire et fonctionnelle, propre à l’architecture industrielle de l’époque. De grandes surfaces vitrées laissent pénétrer la lumière naturelle, valorisant l’idée de transparence et de modernité. L’agencement intérieur est fluide, avec de vastes plateaux ouverts favorisant le travail en atelier.
L’usage de matériaux comme le béton brut, l’acier et le verre renforce l’esthétique industrielle du lieu, tout en conservant une certaine élégance et sobriété. La structure porteuse du bâtiment, visible en plusieurs points, participe à cette mise en valeur du langage architectural rationnel.
La toiture est constituée de 25 voûtes en polycarbonate, alternant des sections noires opaques et opalescentes. Cette conception permet de moduler la lumière naturelle à l’intérieur des ateliers, offrant un éclairage optimal pour les différentes zones de travail. Les voûtes mesurent 1,5 mètre de large et varient en longueur : 17 unités de 40 mètres, 5 de 30 mètres et 3 de 10 mètres. De plus, 12 lanterneaux Bluecoif DV Pneu ont été intégrés pour assurer une ventilation efficace et un apport supplémentaire de lumière naturelle.
Cette toiture en forme de vagues confère au bâtiment une esthétique futuriste et épurée, en parfaite harmonie avec l’univers stylistique d’André Courrèges. Elle illustre également une approche innovante de l’architecture industrielle des années 1970, alliant fonctionnalité et design avant-gardiste.
Classé au Patrimoine exceptionnel du XXe siècle, le bâtiment a fait l’objet d’une rénovation respectueuse à partir de 2020. Les travaux ont permis de moderniser l’isolation, de créer des patios et de nouveaux espaces, tout en conservant l’esprit originel du lieu : lignes épurées, respect des proportions, et choix des matériaux dans la continuité du style initial.
Ce bâtiment est aujourd’hui considéré comme une œuvre architecturale à part entière, à la croisée de la mode, de l’industrie et de l’architecture moderne.
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